CHEKIDJY

Fusion électro turque [ Montpellier, Occitanie ]

« La ville où nous créons, Montpellier, se trouve dans le bassin méditerranéen, une région à la croisée de l’Occident et de l’Orient, une région où sont arrivés beaucoup de réfugiés mais aussi des musiciens anglais. Dans les années 1990 où le mouvement électro est né, les pionniers de la techno, incompris dans leur pays, se sont installés dans le sud de la France et ont mis en place les premières free parties. Notre musique est une volonté de nous réapproprier toutes ces influences pour créer une musique « rurbaine » et hybride, de confronter des entités musicales qui s’opposent, de privilégier le coté transe, la force artistique émotionnelle de l’acoustique et les nouvelles technologies. Notre musique n’est pas le vecteur d’une identité fixe. »

Formé en février 2019 dans le vivier musical montpelliérainsuite à une résidence produite au Silo (Centre de création coopératif dédié aux musiques du monde et traditionnelles en région Occitanie), le Trio Chekidjy («attachant» ou «attirant» ; en turc «çekidji»), est d’abord le fruit de la rencontre, deux ans plus tôt, de Marion Diaques et de Maksoud Grèze.

Violoniste et chanteuse, de formation classique, en quête de métissages, Marion joue depuis 20 ans au sein du trio à cordes féminin Zephyr, spécialiste des musiques de Méditerranée.Franco-turc, Maksud Grèze est luthiste et chanteur, formé aux musiques de tradition sufi et hurufi, un courant chiite soufi formé en Azerbaïdjan à la fin du xive siècle et dont l’influence spirituelle et intellectuelle encore très présente aujourd’hui s’est répandue en Iran, en Inde et dans tout l’Empire ottoman. Le duo, désireux de booster un répertoire entre reprises de titres du patrimoine sufi et créations contemporaines, contacte Frédéric Lefèvre, un musicien issu du classique qui se passionne pour la techno et l’électro.

L’originalité de Chekidjy est de bousculer les codes musicaux par l’utilisation de métriques rythmiques orientales (à 5 ou 7 temps) afin de créer une nouvelle géométrie musicale plus complexe et inhabituelle pour la MAO, rompue aux rythmes ternaires et binaires de la musique occidentale, de confronter le timbre d’instruments acoustiques parfois atypiques (saz, tar, violon alto, flûte, kaval) à la matière numérique sonore et rythmique de l’électro. Dans le chant, le trio met en résonnance des poèmes ancestraux et des créations de textes portant sur l’histoire d’une vie, d’un homme, d’une femme, d’une culture ou d’un peuple.

Le trio a donné quelques concerts dans le sud dont une participation au festival de Thau. Son EP qui devrait sortir fin 2021 comporte des titres comme « Bülbül » (le rossignol) et « Taslari », (les pierres), un texte métaphorique qui évoque les âmes perdues dans la montagne soulevées par un aigle et dispersées dans le ciel en des milliers de gouttelettes.